Du gore à l’alimentaire, effet spécial, standardiser la perception
    2022
    Texte de contribution pour la revue DÉCOR n°2, « Le Vulgaire » EnsAD Paris, 2022
    FR

    Pour honorer la commande du banquet matrimonial de Suzette un traiteur s’approvisionne en abattant des jeunes femmes vierges à la machette. Blood Feast (1963) de Herschell Gordon Lewis est qualifié de premier film gore de l’histoire du cinéma, un genre vulgairement défini par la présence de sang à l’image.

    Les réalisateurs pionniers de ce charnel macabre avaient fait leurs débuts de carrières avec les films nudies ou sex-exploitation. Les productions bas de gamme à budget miniature ont remplacé le corps nu par la chair mutilée pour continuer d’attirer un public en quête de sensations visuelles inédites. Sont déversés des hectolitres d’une matière initialement composée de farine de maïs, miel et cochenille aujourd’hui remplacée par le E120, colorant largement utilisé dans l’industrie alimentaire. […]


    Faire Surface
    2021
    Texte de l'exposition "Faire Surface", None Atelier, Aubervilliers, mai 2021
    FR

    Le béton d’un sol de parking est nu. Un béton dit-désactivé qui laisse visibles des agrégats en surface. C’est de là que vient son nom, béton désactivé. Sur le parking des rochers font face aux murets en crépis. Le crépis mime le rocher, fait apparence mais ne l’imite ni pour l’œil ni pour la main. Un mélange de sable et de plâtre que le muret porte, dans lequel il s’enveloppe. Un ajout de parure qui lie le tout. Un corps superposé qui dissimule ou révèle le support sur lequel il sest glissé. Ce n’est pas un corps dense mais étendu, déposé comme une housse, une surface. […]

     

    – texte complet


    Gaetano Pesce : la tactilité dans le décor contemporain
    2021
    Texte de contribution pour la revue DÉCOR n°1, EnsAD Paris, Presses du Réel, 2021
    FR

    Qui est l’origine, et pour qui sont fabriquées les formes qui nous entourent aujourd’hui ? Quelles méthodes de production engendrent un univers homogène et lisse, sans une aspérité pour s’accrocher ? Pourquoi l’invitation au contact est-elle progressivement en train de disparaître ? Qu’est-ce qui provoque le sentiment d’un espace aseptisé, proportionné, calibré, digne d’un décor de Disneyland ou d’un futur dystopique dans lequel chaque intérieur d’habitation serait similaire, fonctionnel, exclusivement utilitaire ? Un décor de notre création, auquel nous ne semblons plus appartenir aujourd’hui.  […]


    Dame Tartine : anatomie de l’œuvre
    2020
    Contribution pour le catalogue de l'exposition "Un plus Grand Lac", Magasins Généraux, Pantin, octobre 2020
    FR

    L’élaboration de Dame Tartine, est l’occasion d’un regard,

    sur le processus selon lequel est élaborée une « texture artificielle ». Sacro-saint lieu de l’environnement factice, la matière du parc à thème façonnée dans une logique de simulacre. Le parc à thème est un monochrome de matière : polystyrène et fibre de verre stratifiée, de ces deux éléments naissent la représentation d’un monde. […]

     


    Varnish Glossy
    2018
    Recueil de poème pour le fanzine Varnish Glossy, auto-publié
    FR

    Varnish Glossy, c’est le visage même de la saga Alien.

    Généralement présenté en flacon, les quantités doivent être démesurées lorsqu’il s’agit de badigeonner au pinceau un modelage, inerte, de deux mètres, dans un studio d’effets spéciaux. Toujours après peinture, c’est la dernière étape, discrète mais essentielle, une porte d’entrée. Varnish Glossy introduit l’apparition d’une chose. Un être qui n’existe pas, tout juste là pour le film. […]